accident de la circulation
Psychologie

Accident de la circulation : sentiment de responsabilité et dépression post-accident, quelle relation ?

D’après des études récentes, environ 10 à 20 % des survivants d’accidents de la circulation éprouvent des difficultés psychologiques permanentes. Parmi les complications psychiques les plus importantes figurent le syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et la dépression majeure. Dans cet article, nous tenterons d’expliquer l’influence de la perception de la responsabilité d’un accident sur le développement d’un état de dépression plus ou moins grave chez les victimes.

La dépression : premier facteur de mortalité des survivants d’accident de la circulation ?

D’après les projections du rapport de l’OMS sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, en 2020, le podium des causes de mortalité chez les survivants serait le suivant (1) :

  • en troisième position, les handicaps résultant d’accidents de la route,
  • en seconde position, les maladies cardiaques,
  • et en première position, la dépression.

“(…) ces transports sont de plus en plus à l’origine d’accidents de la circulation qui entraînent un nombre croissant de décès prématurés et de handicaps physiques et psychologiques”, souligne le rapport mondial de l’OMS.

Ainsi, comprendre les mécanismes de la détresse psychologique post-accident et les conséquences psychosociaux associés représente aujourd’hui un enjeu important de santé publique. En effet, l’étude de ces phénomènes psychologiques contribue fortement au développement de programmes d’intervention plus efficaces après les accidents de la circulation.

Le niveau de responsabilité perçus chez les victimes d’accident de la circulation est un facteur de dépression majeur

Les résultats d’une étude menée par l’Association américaine pour la promotion de la médecine automobile (AAAM) (2) ont permis d’établir une corrélation entre les niveaux de responsabilité perçus chez les victimes d’accident de la circulation et le risque de développer chez eux les symptômes de la dépression. Trois niveaux principaux ont été définis :

  1. En cas d’identification comme étant (le seul) responsable de l’accident, le risque de développer une dépression sévère est accru.
  2. Lorsque la perception des parts de responsabilité est partagée entre les parties, le risque de développer une dépression grave est plus modéré.
  3. Enfin, lorsque la victime attribue la plus grande part de responsabilité (ou toute la responsabilité) à une autre partie, le risque de développer une forme de dépression grave post-accident est moindre.
traumatisme crânien accident de la route
Notion de responsabilité et accident de la circulation
Photo : © Pexels

Après un accident de la circulation, une aide psychologique est fortement conseillée

Pour venir en aide aux victimes d’accident de la circulation ayant causé des dommages corporels et des préjudices mentaux importants, un dispositif spécial constitué de psychologues et de psychiatres est rapidement déclenché. Les objectifs de cette intervention médico-psychologique sont les suivantes :

  • sortir les victimes de leur état de choc,
  • éviter que les victimes développent un état de stress post-traumatique
  • et leur faire prendre conscience de ce qui vient de se produire.

Il est ensuite recommandé de consulter un psychologue dans les jours qui suivent l’accident de la circulation pour “poser des mots” sur ce qui s’est passé, être capable d’en parler à ses proches et évacuer le stress.

Dans certains cas, si le traumatisme persiste et qu’il impacte votre bien-être mental au quotidien, une thérapie comportementale ou cognitive peut vous aider à vivre avec l’événement subi.

Assurez-vous d’être bien entouré et soutenu

Dans ces moments de choc, le soutien de votre entourage est déterminant afin que vous puissiez rapidement surmonter cette épreuve. En plus de vous apporter leur soutien personnel, votre famille et vos amis peuvent également vous assister dans les démarches médicales et juridiques.

Rappelons ici que le choc post-traumatique est bel et bien un poste de préjudice d’atteinte à l’intégrité physique et psychique ouvrant à un droit d’indemnisation avec un taux d’AIPP qui peut varier de 0 à 25 % (3). Il n’est pas rare d’avoir recours à un avocat spécialiste de l’indemnisation des dommages corporels suite à un accident de la circulation afin de ne pas tomber dans le “piège” de votre assureur. En effet, ces derniers sont généralement assez réticents à indemniser ce type de préjudice, car le choc post-traumatique et la dépression post-accident sont des pathologies qui ne se voient pas, qui peuvent venir en partie d’un état antérieur, et dont la victime peut guérir à tout moment. Finalement, au-delà de savoir à qui est la faute, la garantie que justice soit faite et que vos intérêts soient préservés reste au demeurant un confort moral à ne pas négliger.

Sources et informations complémentaires

  1. Rapport mondial sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, OMS, 2004 : www.who.int
  2. Association for the Advancement of Automotive Medicine : www.aaam.org
  3. Choc post traumatique accident voiture et indemnisation : www.association-aide-victimes-france.fr